La flûte traversière
La flûte traversière Son histoire |
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LES PREMIÈRES FLÛTES La flûte est l'un des plus anciens de tous les instruments. Les premières qui ont vu le jour n'avaient pas une simple fonction musicale ; leurs sonorités stridentes servaient à effrayer ennemis et esprits maléfiques (eh oui, vous avez bien lu!), ou à donner l'alarme. Les flûtes ont également été associées à la chasse et utilisées comme appeaux, pour imiter le cri d'un animal. Les premières flûtes existaient en différentes tailles, soprano, alto, ténor et basse, Les premières flûtes européennes possédaient une embouchure terminale, comme les flûtes à bec actuelles ; la flûte moderne à embouchure latérale est dite "traversière" parce qu'elle est tenue parellèlement aux lèvres. Nous savons que la flûte traversière était déjà utilisée en Chine il y a trois mille ans, mais son origine est peut-être encore plus lointaine. L'instrument connu des Grecs de l'Antiquité, refit son apparition en Europe il y a neuf cents ans, sous la forme du fifre militaire. LA FAMILLE HOTTETERRE En France, durant la seconde moitié du XVIIe siècle, une famille de facteurs d'instruments, les Hotteterre, perfectionna de nombreux instruments à vent, dont la flûte traversière. Le nouveau modèle comportait trois parties, ou "segments". Le flûtiste pouvait régler l'instrument en faisant coulisser le segment de tête vers le haut ou le bas. Les trous pour les doigts furent rendus plus accessibles en les rapprochant, et le trou le plus éloigné fut muni d'une "clef". ![]()
Dans l'Europe du XVIIIe siècle, la mode était à une musique très mélodieuse, agréable à l'oreille, avec un accompagnement léger. Les compositeurs découvrirent que la flûte, repensée et améliorée, répondait parfaitement à ces exigences. Souvent, ces compositeurs étaient eux-mêmes interprètes et, comme les membres de la haute société voulaient apprendre à jouer de cet instrument, beaucoup d'entre eux étaient également professeurs. La sonorité de la flûte transversale était plus puissante que celle de la flûte à bec, et donc mieux appropriée aux orchestres de l'époque, plus importants. ![]()
CORPS DE RECHANGE Aujourd'hui, le diapason est le même dans le monde entier, mais au début du XVIIIe siècle, il variait d'un endroit à l'autre, et même d'un orchestre à l'autre. Les flûtistes ne pouvaient pas modifier le ton de leur instrument, aussi dota-t-on la flûte d'un quatrième segment, amovible et de longueur variable. En allongeant l'instrument, on baissait le ton ; en le raccourcissant, on le haussait. Ces segments interchangeables furent appelés "corps de rechange". Mais la flûte présentait encore des défauts que les fabricants étaient résolus à éliminer. Certaines notes, par exemple, étaient fausses parce que le trou était trop éloigné pour que les doigts puissent l'atteindre facilement. On ajouta de nouvelles clefs pour tenter de remédier à cette situation peu satisfaisante. À la fin du XVIIIe siècle, l'instrument allait trouver sa forme définitive grâce au flûtiste Theobald Boehm. À part quelques modifications, la flûte de Boehm reste la plus couramment utilisée de nos jours. |
Glossaire
Le diapason
Le diapason est un outil de musicien donnant la hauteur — fréquence — d'une note-repère conventionnelle, en général « la » afin qu’il accorde — étalonne — son instrument. Petit et pratique d’emploi, il est constitué de deux lames épaisses parallèles, vibrant en émettant un son à la fréquence étalonnée ; ce son est amplifié si l’on pose la base du diapason sur une cavité résonnante, comme la caisse d’une guitare, ou sur une table.
La Conférence internationale de Londres en 1953 a fixé la hauteur absolue du la3 à 440 Hz. Un diapason de référence avait toutefois déjà été établi en 1939 par la Fédération internationale des associations nationales de standardisation (ancêtre de l'Organisation internationale de normalisation), avec 440 Hz pour le la3 à une température de 20°.
L'Orchestre philharmonique royal utilisait jusqu'alors une fréquence de 439 Hz pour l'accord. Le standard fut rapidement adopté par la BBC qui généra électroniquement le signal à la bonne fréquence via un cristal piézoélectrique et demanda à l'orchestre de se caler sur cette nouvelle référence.
La norme a été rééditée en janvier 1975 (ISO 16:1975). Cette norme est généralement adoptée par tous les instrumentistes, exception faite de beaucoup d’ensembles spécialisés dans la musique baroque, qui choisissent de nombreux diapasons, les plus courants allant de 392 à 415 Hz — ils nécessitent une tension moindre des cordes d’instruments tels que violes, luths, guitares, clavecins. Certains clavecins possèdent deux « la », que l'on obtient par un mécanisme de déplacement du clavier. Le « la 415 » est communément appelé « la baroque » mais il n'est qu'une convention et ne correspond en réalité à aucun diapason historique attesté.
On sait que la hauteur du diapason a beaucoup varié dans les siècles passés, et d’un lieu à l’autre. On parvient à déterminer les valeurs grâce aux instruments d’époque qui ne se désaccordent pas : les instruments à vent tels que flûtes, trompettes, orgues, les cloches, etc...
On suppose que le diapason n’a pas cessé d’augmenter pour rendre la sonorité plus brillante. Cette dérive vers l’aigu se remarque particulièrement pour les pianos solistes — désormais généralement accordés à 442 Hz — et les groupes de musique moderne. Cette dérive peut aussi, en partie, s’expliquer par le fait que les caractéristiques des métaux évoluent au fil du temps.
L’augmentation très légère et très progressive de leur module de Young et donc de leur rigidité fait que les diapasons, qui ne sont autre chose que des ressorts, voient leur raideur, et donc leur fréquence de vibration, augmenter.
À défaut de diapason, il est bon de savoir que la tonalité d'invitation à numéroter du téléphone fixe en France a une fréquence de 440 Hz correspondant au la3 moderne.
La facture d'instruments
La facture instrumentale regroupe les métiers concernant tout ce qui touche aux instruments de musique ainsi qu'aux éléments associés, dans leur fabrication et leur entretien, ainsi que les métiers associés.
L'harmonie
Dans son sens le plus large, le mot harmonie désigne traditionnellement une des quatre composantes de la musique — les trois autres étant le rythme, la mélodie et le timbre.
L'harmonie relève de l'utilisation délibérée de fréquences simultanées, dans la perspective d'apporter relief et profondeur au chant ou au jeu instrumental : elle représente donc l'aspect vertical de la musique, tandis que la mélodie en représente l'aspect horizontal.
Le tempo
Dans le solfège, le tempo — au pluriel : des « tempos » et non des tempi, seul pluriel français valide, selon Grevisse — est l'allure (la rapidité relative, la vitesse, ou encore, le mouvement) d'exécution d'une œuvre musicale. C'est ainsi qu'un tempo rapide détermine des temps courts, tandis qu'un tempo lent détermine des temps longs. « Temps » et « tempo » renvoient au même phénomène sous des éclairages différents.
En italien, tempo signifie « temps », mais, en musique, il convient de distinguer le « tempo » du « temps », même si l'un et l'autre sont étroitement liés.
Le récitatif (très employé dans les opéras) est l'exemple même de composition musicale dénuée de tout tempo. Dans un récitatif, les valeurs musicales ne sont qu'indicatives, et l'interprète doit essayer avant tout d'imiter le rythme libre du langage parlé.
Theobald Boehm
Theobald Boehm (9 avril 1794 - 25 novembre 1881) est un musicien — flûtiste à la Cour de Bavière —, compositeur, facteur d’instruments de musique, acousticien et inventeur bavarois.
Fils d’un orfèvre, il est notamment connu pour avoir mis au point la flûte traversière telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Il met au point en 1832 la première flûte « système Boehm » (par opposition aux systèmes précédents, dits « systèmes simples »), qui est adoptée par de célèbres flûtistes de l’époque, mais rencontre également une forte opposition, notamment celle de Jean-Louis Tulou du Conservatoire de Paris.
En 1847, il construit sa première flûte en métal, dont le corps est à perce cylindrique et la tête conique. C'est cet instrument qui donnera naissance à la flûte moderne.
Le système Boehm fut appliqué avec plus ou moins de succès à d’autres instruments à vent de la famille des bois, notamment la clarinette.