Le Quintette à vent
Le Quintette à vent
En musique classique, le quintette à vent est un ensemble de musique de chambre composé d'une flûte, d'un hautbois, d'une clarinette, d'un cor et d'un basson ou d'un autre instrument de chaque famille : piccolo, cor anglais, clarinette basse, contrebasson.
Le quintette à vent désigne également l'œuvre musicale dédiée à ce type de formation. Son répertoire spécifique s'est développé à partir des Trois quintettes concertants, op. 4, de Giuseppe Cambini en 1802, suivi des vingt-cinq quintettes d'Anton Reicha, s'enrichissant jusqu'à nos jours avec les Trois Pièces brèves de Jacques Ibert, La Cheminée du Roi René de Darius Milhaud ou les Six Bagatelles de György Ligeti.
Au début du XIXe siècle, le perfectionnement de la facture instrumentale des vents, particulièrement avec le système Boehm pour les bois, permet une meilleure homogénéité de la tessiture de chacun des instruments et un meilleur équilibre sonore entre eux. Parmi les innombrables combinaisons possibles, l'association d'une flûte traversière, d'un hautbois, d'une clarinette, d'un cor et d'un basson a toujours semblé la meilleure pour obtenir une multitude de fusions, de couleurs, de panachages et d'harmonie.
Origine
Dès le Moyen Âge puis à la Renaissance, il existe des ensembles à vent formés de consorts de flûtes à bec ou de chalemies, parfois mêlés de cuivres comme les sacqueboutes ou les trompettes. Leur répertoire est presque exclusivement constitué par des adaptations de musique polyphonique vocale ou de musique de danse.
Si la période baroque fait la part belle aux ensembles de cordes petits ou grands, des duos, trios, quatuors et au-delà, de flûtes, hautbois, bassons ou cors, fleurissent avec Lully, Philidor, Boismortier,Telemann, Zelenka, Haendel. Ces ensembles sont presque toujours accompagnés d’une basse continue (basson, violoncelle et clavecin, orgue), mais les instruments à vent rivalisent avec les cordes dans les Concerti con molti strumenti de Vivaldi, intégrant la clarinette naissante, ou les Concertos brandebourgeois de Bach : 3 cors, 2 hautbois, 1 basson, 1 violon piccolo pour le premier, 1 trompette, 1 flûte à bec, 1 hautbois, 1 violon solo pour le deuxième.
Les nombreux ensembles à vent de la fin du XVIIIe siècle comportent très peu de flûtes traversières. Les compositeurs de la période classique, Haydn, Mozart, Beethoven ou Schubert préfèrent l'équilibre des sextuors (2 hautbois ou 2 clarinettes, 2 cors et 2 bassons) et des octuors formés des huit instruments. Mozart et Beethoven composent des quintettes pour piano, hautbois, clarinette, cor et basson, mais les prémices du quintette à vent apparaissent avec le Quintette de Johann Georg Albrechtsberger pour 2 hautbois, clarinette, cor et basson, ou le Quintette en Mi bémol majeur d'Antonio Rosetti pour flûte, hautbois, cor anglais, clarinette et basson.
Les premiers quintettes à vent
Au tout début du XIXe siècle, en 1802, sont édités les Trois quintettes concertants, op. 4, de Giuseppe Cambini, premières partitions originales connues pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson. Suivent les trente-six quintettes d’Anton Reicha (dont les op. 88, 91, 99 et 100 entre 1811 et 1824) et les neuf quintettes de Franz Danzi (op. 56, 67 et 68, 3 par opus, entre 1821 et 1824). Les trois quintettes op. 81 de Georges Onslow (1851), et Quintette en sol mineur du flûtiste Paul Taffanel sont toujours au répertoire.
L'âge d'or
Au XXe siècle, presque tous les grands compositeurs, exploitant l'excellence et la virtuosité des instrumentistes à vent, écrivent pour cette formation de musique de chambre :
- Trois Pièces brèves, 1890-1962)
- Chants alizés op. 125, Florent Schmitt (1958)
- Quintette, Jean Françaix (1912-1997)
- Quintette, Elliott Carter (né en 1908)
- Quintette, Hans Werner Henze (né en 1926)
- Deux Pièces, Guy Ropartz 1864-1955)
- 2 quintettes, Henk Badings (1907-1987)
- La Cheminée du Roi René, op. 205 et Divertissement op. 299b, Darius Milhaud (1892-1974)
- Quintette op. 43, Carl Nielsen (1865-1931)
- Quintette op. 26, Arnold Schoenberg (1874-1951)
- Suite pittoresque, Paul Pierné (1874-1952)
- Variations sur un thème corse, Henri Tomasi (1901-1971)
- Kleine Kammermusik op. 24 n° 2, Paul Hindemith (1895-1963)
- Summer Music op. 31, Samuel Barber (1910-1981)
- Three Shanties, Malcolm Arnold (1921-2006)
- Six Bagatelles, György Ligeti (1923-2006)
- Antiche danze ungheresi del 17. secolo, et Lavotianna, Ferenc Farkas (1905-2000)
- Une nuit à Brocéliande pour quintette à vent, Pierre Angot (1958- )
À ces pièces, s’ajoutent les œuvres de compositeurs contemporains, moins connus, mais dont les œuvres montrent la vitalité des quintettes à vent modernes : Hermann Ambrosius, Nikolaï Berezowski, Arthur Egidi, Emil Kühnel, Émile Pessard, Karl Rorich, James Waterson, Pierre Angot ou Carli Zöller.
(Source: wikipedia.org - copyright les auteurs - article sous GFDL)
Glossaire
Johann Georg Albrechtsberger
Johann Georg Albrechtsberger (* 3 février 1736, Klosterneuburg - † 7 mars 1809, Vienne) est un musicien et un compositeur autrichien.
Antonio Rosetti
Antonio Rosetti (ou Franz Anton Rösler jusqu'en 1773) est un compositeur et contrebassiste tchèque, né en 1750 à Litoměřice (Bohême) et mort le 30 juin 1792 à Ludwigslust(Mecklenburg).
Période baroque
Ludwig van Beethoven
Ludwig van Beethoven était un compositeur allemand, né le 16 ou le 17 décembre 1770 à Bonn (à l'époque du Saint-Empire romain germanique et mort le 26 mars 1827 à Vienne (Autriche).
Période classique
Franz Danzi
Franz Danzi, né le 15 juin 1763 à Schwetzingen et mort le 13 avril 1826 à Karlsruhe, était un compositeur et chef d'orchestre allemand d'origine italienne.
L'harmonie
Dans son sens le plus large, le mot harmonie désigne traditionnellement une des quatre composantes de la musique — les trois autres étant le rythme, la mélodie et le timbre.
L'harmonie relève de l'utilisation délibérée de fréquences simultanées, dans la perspective d'apporter relief et profondeur au chant ou au jeu instrumental : elle représente donc l'aspect vertical de la musique, tandis que la mélodie en représente l'aspect horizontal.
Paul Hindemith
Paul Hindemith est un compositeur, chef d'orchestre et altiste allemand, né à Hanau (près de Francfort-sur-le-Main) le 16 novembre 1895 et décédé à Francfort le 28 décembre 1963.
Wolfgang Amadeus Mozart
Johannes Chrysostomus Wolfgang Theophilus Mozart, plus connu sous le nom de Wolfgang Amadeus Mozart (né à Salzbourg, principauté du Saint Empire romain germanique, le 27 janvier 1756 – mort à Vienne le 5 décembre 1791) est généralement considéré comme l’un des plus grands compositeurs de la musique classique européenne.
Bien que mort à trente-cinq ans, il laisse une œuvre importante (626 œuvres sont répertoriées dans le Catalogue Köchel) qui embrasse tous les genres musicaux de son époque.
Selon le témoignage de ses contemporains c’était, au piano comme au violon, un virtuose.
Antoine Reicha
Antoine (-Joseph) Reicha, appelé aussi Antonín ou Anton Rejcha, né à Prague le 25 février 1770 et mort à Paris le 28 mai 1836, est un compositeur tchèque, théoricien et professeur de musique.
Le tempo
Dans le solfège, le tempo — au pluriel : des « tempos » et non des tempi, seul pluriel français valide, selon Grevisse — est l'allure (la rapidité relative, la vitesse, ou encore, le mouvement) d'exécution d'une œuvre musicale. C'est ainsi qu'un tempo rapide détermine des temps courts, tandis qu'un tempo lent détermine des temps longs. « Temps » et « tempo » renvoient au même phénomène sous des éclairages différents.
En italien, tempo signifie « temps », mais, en musique, il convient de distinguer le « tempo » du « temps », même si l'un et l'autre sont étroitement liés.
Le récitatif (très employé dans les opéras) est l'exemple même de composition musicale dénuée de tout tempo. Dans un récitatif, les valeurs musicales ne sont qu'indicatives, et l'interprète doit essayer avant tout d'imiter le rythme libre du langage parlé.
Tessiture
En musique, la tessiture d'une voix ou d'un instrument désigne l'ensemble des notes qu’un musicien, chanteur ou instrumentiste, est capable d'émettre facilement, depuis le grave, jusqu'à l'aigu. La tessiture et le timbre servent à classer les voix et certains instruments par catégories ou familles.
Le mot « tessiture » doit être soigneusement distingué du mot ambitus, qui lui, désigne l'intervalle total (entre les notes extrêmes) d'une partie musicale (d'une voix ou d'un instrument).